Il y a fort fort longtemps, Hedwige est née parmi les fées narniennes. D'un tempérament doux et d'humeur le plus souvent enjoué, elle dansait autour des feux allumés chaque soir et n'allait dormir qu'aux petites heures. Elle avait pourtant un autre centre d'intérêt qui fit rapidement son apparition. Effectivment, Hedwige s'avéra plus douée pour soigner que pour danser. Elle était très attentive aux besoins des autres fées et aimait partager son maigre savoir de l'époque.
Plus tard, une curiosité grandissante la fit sortir une fois des limites du territoire des fées et elle s'était approchée d'un village humain. Elle avait prit soin de ne pas se faire voir, car les fées racontaient que les humains les attrapaient et volaient leurs ailes. Une chose qu'Hedwige ne voulait pas. Ses ailes faisaient partie d'elle. Après cette expérience, la jeune fée s'aventurait de plus en plus souvent en dehors des limites pour observer les habitudes des humains. Elle les trouvait étrange, mais c'était justement ce qui l'attirait vers eux.
Elle ne connaissait rien des autres terres aux alentours de Narnia, habituée à sa forêt où elle avait toujours vécu. Cependant, lorsque la Reine des fées était venu lui proposer un voyage à Archeland. Elle n'avait pas pu refuser. Non seulement parce que c'était la Reine en chair et en os qui le lui demandait, mais aussi parce que c'était l'occasion de découvrir de nouveau horizon. Elle n'avait pu cacher qu'elle était inquiète avant de partir, d'où le fait qu'elle avait fait de nombreux arrêts pour éviter les esprits vils. La rencontre qu'elle eut durant le trajet fut tout autre. Adam, il s'appelait. Celui-ci était un esprit de l'air et il l'aida avec gentillesse en lui permettant d'aller plus vite, poussé par le vent. Elle avait atteint ainsi la plaine d'Anvard. Là-bas aussi, elle fit une merveilleuse rencontre. Ce fut agréable de croiser cette fée nommée Anaia qui était très marrante et joyeuse, comme elle. Elle l'avait beaucoup apprécié. Elle avait su qu'elle avait une jumelle, Elwenn, qui était l'ambassadrice d'Archeland pour le duc qui était humain. Hedwige avait été choquée sur le coup, car elle n'aurait jamais pensé aider les autres races. Cela ne lui avait jamais vraiment traversé l'esprit. Leur rencontre prit fin après qu'elle lui est apprit quelques trucs à propos de l'art de la danse que les fées métrisaient.
Après avoir accompli sa mission, la brune avait repri le chemin du retour vers Narnia. Anaia aurait voulu l'accompagnée, mais Hedwige était trop pressée pour l'attendre. C'était avec une culpabilité qu'elle fit un bout du chemin en espérant trouver Adam. L'orage avait commencer à gronder au loin et les nuages qui s'approchaient étaient noirs. Ce n'était pas un bon présage et ce ne le fut pas. Adam n'était nul part. Hedwige n'avait qu'aperçue une étoile brillante passées dans le ciel au-dessus d'elle avant qu'elle ne perde connaissance.
Elle n'avait jamais su combien de temps elle était resté inconsciente, mais apparamment suffisamment pour qu'on ait le temps de l'emmener dans une maison. Non, elle était plutôt dans une étable, reconnaissable par les murs qui craquaient et, bien sûr, les vaches, moutons et cochons chacun dans leur enclos. Par réflexe sûrement, elle avait tenté de se relever. Seulement, ses ailes avaient beau se débattre et essayer, elle était clouée au sol. Hedwige paniqua, ayant réalisée qu'elle était attachée à un poteau figé profondément dans la terre. Elle avait tiré de tout bords et tout côté, sans succès. Soudainement, un couple humain s'était introduit dans la vielle étable. Elle leur avait appelée à l'aide, mais les deux n'avait pas fait un seul geste, il n'avait fait que la regardée avant de rire méchamment. Incapable de se libérer et à la merci de ces humains, elle perdit espoir. Elle s'était recroquevillée contre son poteau en baissant les yeux et ce fut le premier coup qu'elle reçu. Le premier qui se fit succéder par d'autres. Innombrables, douloureux.
Au fil du temps, elle était devenue faible, seule, désespérée et ses ailes avaient perdu leur éclat et leur couleur soleil, caractéristique des fées narniennes. De plus, elle avait maintenant une cicatrice sur sa lèvre inférieur et elle en avait partout également sur son corps. Celle à sa lèvre est simplement la cicatrice qu'on peut facilement voir. L'homme l'avait frappé si violemment que sa lèvre avait fendu. Hedwige n'était plus qu'une petite chose brisée. Sa seule compagnie avait été les animaux qui partait au fur et à mesure que ces deux humains les avait dévorés sans lui laisser aucune part. Il lui donnait à peine de quoi subsister. D'ailleurs, voulait-elle vraiment continuer à vivre ainsi ? Son corps était recouvert d'ecchymoses et de blessures, mais ce n'était que bien peu comparé aux dommages mentaux que cette maltraitance allait lui causer. Elle avait craint chaque instant que les deux humains lui rendre une petite 'visite' de nouveau. Elle avait portant tellement réfléchit, pensée à s'en rendre folle. Elle n'avait plus eu d'espoir de s'en sortir, jusqu'à ce fameux soir...
Ce fut un soir, lorsque le couple d'humains était sorti, alors qu'elle n'avait rien d'autre a faire que rester recroquevillé sur elle-même qu'elle eut une lueur d'espoir venant d'on ne sait où. La fée avait donné des coups brusques, s'étant laissé aller à sa colère. Une colère qu'elle n'avait jamais connue d'elle. Et puis, les cordes avait cédés. Elle avait été debout avant même de s'en rendre compte et elle s'était précipitée vers la porte pour sortir à la nuit et courir, courir. Une force qui l'avait habité et soutenu durant toute cette longue période de souffrance sans qu'elle n'en soit consciente avait fait son apparition. C'est cette force qui lui avait soufflé sans relâche qu'elle ne devait pas abandonner, malgré qu'elle avait pensé la cause perdu. Cela lui avait permit d'avoir le courage de sortir, d'être de nouveau libre. Puis, elle avait continué de courir. Elle avait eu si peur que les deux humains soient derrière elle, à sa poursuite. Ayant repéré et reconnu les tours de la forteresse de Telmar, elle avait emprunté le chemin qui menait vers son peuple. Elle ne s'était arrêté que lorsque ses jambes fines n'eurent plus la force d'avancer un pas de plus et qu'elle s'était allongé à même le sol pour s'endormir.
Le lendemain, elle avait pu constater la déchirure que comportait l'une de ses ailes sans couleur. Même ses pauvres ailes avait été touchés par la violence de ces humains. Voler était ardu, alors elle avait marché pour atteindre ses terres natales. Seulement, tout passage des fées avait disparu. Il n'y avait plus rien. Elle était encore seule. Elle était tombé à genoux sur la terre et avait sangloté pendant plusieurs minutes qui lui avaient semblé si longues. La seule solution qu'elle avait vu possible, avait été de rejoindre le pays d'Aslan où elle pourrait retrouver enfin la paix et la douceur. Elle s'endormit certainement pendant qu'elle avait pleuré, car elle avait été réveillée. Par qui ? Elle n'avait pu le dire sur le coup. Elle avait eu comme hypothèse que cela pourrait être Aslan qui serait venu la chercher. Elle avait été si loin de la vérité. Hedwige s'était frotté les paupières avant de les ouvrir sur un homme d'une quarantaine d'années qui était penché sur elle. La panique l'avait saisi. Elle avait pensé que c'était l'humain qui l'avait tant maltraité, mais elle avait aussi maintenant peur des hommes tout simplement. Il ne la retint pas alors qu'elle avait reculée brusquement à sa vue. Il s'était contenté de se présenter. Adam. Un nom qui lui avait sonné familier. Elle lui avait demandée s'il était l'esprit qui l'avait aidé, une fois, après lui avoir dit son propre prénom. Ils s'étaient reconnu immédiatement et Hedwige s'était sentit beaucoup mieux au côté d'une personne qu'elle connaissait un minimum.
Adam l'avait déposé au campement narnien. Il y avait tellement de monde qu'elle s'était senti oppressée. Elle s'était demandé pourquoi l'esprit avait décidé de la laisser dans un endroit où elle ne connaissait personne. Elle aurait préféré rester avec lui plutôt que d'affronter tous ses gens. Mais elle s'était dit qu'il ne voulait peut-être pas d'elle. A près tout, elle ne serait qu'un fardeau pour lui.
La jeune Reine Lucy l'avait accueillit, la prenant sous son aile un peu à l'écart de cette foule qui la faisait paniquer. La jeune femme lui avait expliqué la situation dans le campement, Hedwige de plus en plus étonnée par ce qu'elle avait manquée. À son tour, la fée avait raconté son calvaire avec bien des difficultés. Sa gorge la serrait, les larmes lui venaient aux yeux, la souffrance envahissait son regard autant que la panique. Lucy l'avait écouté et avait semblé vouloir vraiment l'aider, pour qu'elle puisse se reconstruire. Ensemble, elle avait essayé de soigner l'aile de la fée, mais sans grand succès. Cela faisait un bon moment qu'Hedwige était au campement avec Lucy et puis, un beau jour, un soldat était arrivé, blessé. Malgré sa peur des hommes qui était encore présente, elle avait eu ce besoin si fort de l'aider qu'elle l'avait soignée du mieux qu'elle l'avait pu. Dès lors, elle avait aidé le peuple narnien dans la bataille en soignant et guérissant un grand nombre de blessés.
La paix était arrivé enfin au grand soulagement de tous et Hedwige vivait à Cair Paravel. Lucy lui avait proposé de rester auprès d'elle en tant que sa Dame de compagnie. La fée avait accepté, craignant d'être de nouveau seule. Les deux jeunes femmes s'entendaient bien et Lucy semblait apprécier ses histoires. Elles recherchent encore ces gens qui ont maltraité Hedwige, la fée toucher par l'implication que met Lucy envers elle.
Elle n'avait pas revu Adam depuis qu'il l'avait reconduit au campement. Elle est inquiète. Hedwige espère secrètement qu'il ne lui est rien arrivé pendant que la bataille faisait rage et qu'ils pourraient, un jour, se revoir.
Depuis peu, elle a pour mission d'emmener les les lettres personnelles de la Reine Lucy au Roi Caspian qui vit à Telmar. Elle ne sait que très peu de choses sur lui et ne veut pas faire connaissance. Elle le craint. Il est le seul homme qu'elle est rencontrée depuis qu'elle avait été maltraité, en excluant Adam. Hedwige a du mal à vouloir lui faire confiance et n'arrive que très peu à parler en sa présence. Elle se souvient d'une fois qu'il lui avait demandé pourquoi elle agissait ainsi, mais il s'était trop approché d'elle. Elle s'est, depuis, enfermée dans un mutisme sans nom. Elle reprend donc doucement ses repères pour réapprendre à voler de nouveau et à retrouver, peut-être, sa belle couleur dorée d'autrefois.