« Nous sommes prêts. ». Une phrase, trois mots. Une confirmation. Le même exemplaire de cette lettre se trouvait éparpillé sur la table des seigneurs de Narnia. Chaque parchemin recouvrait cependant une écriture différente. Au nombre de trois, il venait de trois pays différents, de trois alliées différents. Une alliance à priori improbable mais qui avait fini par porter ces fruits. Tout était prêt enfin, à mettre un terme à cette guerre. Narniens, Archelandais, Insulaires et mêmes Telmarins avaient décidés d’unir leur force pour renverser les Calormens. Enfin la guerre prendrait fin. A l’extérieur de la tente, les soldats, les guerriers et guerrières avides de liberté, croyants encore en la force de leur peuple commençaient à s’agiter. Ils le savaient tous, le moment étaient venus. Impatient, ils se calmèrent immédiatement, lorsque leur leader prit la parole. « Vous savez tous où nous allons ce soir. Vous savez tous pourquoi nous allons nous battre. Chacun d’entre vous à sa place dans ce combat. Amis narniens, ce soir, nos terres seront de nouveaux libres. Pour Narnia… » « ET POUR ASLAN ! » Répondit la foule d’une seule voix. La gorge serré, Caspian accorda un dernier regard au sien, avant de les guider dans ce qui se voulait être leur dernière bataille.

« Soldat de notre beau pays d’Archeland, j’ai tout donné pour protéger notre pays. Tout fait pour garantir la sécurité de notre peuple. Aujourd’hui, il est temps de donner pour les autres, de défendre nos valeurs, nos convictions. C’est à vos cotés que je combattrais, à vos cotés que je défendrais les amis qui ne nous ont jamais abandonnés. Aujourd’hui, à vos cotés, je soutiendrais les Narniens ! ». Un rugissement d’approbation résonna dans le campement des Archelandais. Depuis des jours déjà, ils avaient pris la route, suivant leur marquis, prêt à mourir pour lui, pour la cause narnienne.

Prince déchu, réduit à s’allier aux Narniens pour faire tomber les Calormens, Jason a réunit ses troupes aux abords de la capitale. La tactique est simple, encercler l’ennemi. Le prendre par surprise et lui faire abandonner Telmar. Tout cela en protégeant les civils qui eux n’avaient rien à voir dans ce conflit. « Surtout le forgeron » avait précisé Esméralda… Et d’ailleurs où était-elle ? Faisant signe à ces hommes, Jason s’avança prudemment vers le château, chassant de son esprit l’image de la jolie brune. Les armes à la main, déterminé à récupérer ce qui leur appartenait autrefois, les fidèles telmarins avançait ensemble, comme un seul homme vers la ville qu’il chérissait tant.

A des kilomètres de là, un bâteau accoste non loin des terres narniennes. A son bord, une centaine de soldat armés et prêt à en découdre. Une poignée d’hommes insulaires pour venir en aide aux Narniens. Arizona a refusé d’envoyer combattre des personnes qui ne croyaient pas en leur cause. Parmi les volontaires, elle n’a pu trouver qu’une petite centaine de soldats, prêt à défendre chèrement les couleurs Narniennes comme si elles étaient leurs.

Telmar. Le silence règne. La nuit est tombée. Tout est calme. Personne ne s’attend à être dérangé, encore moins à être attaqué. Et pourtant cette nuit risque de balayer les rêves de pouvoirs des Calormens…

L’odeur amère et acre du sang flottait dans l’air. Tout était calme, pas un bruit ne venait briser le silence qui s’était soudainement abattu sur la ville. A quelques nuances prêts, on aurait presque pu croire que la bataille pour le trône n’avait pas encore eu lieu. Une légère brise soufflait sur les paysages détruits de Narnia. Une fois de plus, la guerre avait ravagé ces lieux autrefois si paisible. Une goutte d’eau vient s’écraser au sol, bientôt suivi par une ribambelle d’autres. La pluie tombait dru sur le pays, lavant sur son passage les restes de la guerre. Tel un signe de rédemption, de paix, elle venait faire cesser les derniers conflits, donnant ainsi la possibilité aux habitants de ce monde de pouvoir prendre un nouveau départ.
A l’abri de la tempête et loin des regards, les souverains qui étaient présent dans les alentours avaient décidés de tenir conseil afin de pouvoir se mettre d’accord sur l’avenir de leurs contrées. Chacun avait son mot à dire, chacun avait également envie de défendre ses intérêts et ceux de son peuple. Narnia, Archeland, et Telmar réunit dans la même pièce débattait du sort des calormens. Leur leader était mort, Ivan le tyran avait été tué dans la bataille, pendant que sa lâche de femme avait fuit sans demander son reste. Il ne reste plus aucune trace du couple, et maintenant que leur règne était terminé, il fallait absolument trouver un moyen de conserver la paix.

« Caspian est celui qui a lancé la lutte, il est celui qui voulait se battre pour reprendre ce qui lui était du de droit. En tout logique, il est celui qui doit à présent gouverner les terres telmariennes et narniennes, ce qui implique également le gouvernement des îles solitaire ». La voix posé d’Hector Miarodric résonna dans la petite pièce mal éclairée dans lequelle Jason Miraz et Caspian Enraz l’avait rejoint. A leur coté se tenait également les Pevensies, cordialement invité à exprimer à leur tour leur opinion sur le sujet. Seule manquait Arizona Dwegaz, toutefois consciente qu’elle n’avait aucun droit sur les îles solitaires, elle avait réussi à envoyer une note expliquant, qu’elle était prête à céder sa place si telle était la décision de Caspian. « C’est ridicule, Caspian n’a aucune de ce qu’implique diriger un pays et un peuple ! ». Peter haussa la voix prêt à faire entendre son point de vu, il était revenu dans ce pays pour venir en aide à son peuple, il était le roi suprême, il ne pouvait être ainsi laissé sur le coté. « Caspian vous a fait revenir pour avoir de l’aide, pas pour que vous soyez de nouveau roi ». Le jeune Miraz parlait d’une voix neutre et calme, énonçant ce qui relevait plus de l’ordre de la constatation à ses yeux.
Le débat s’engagea alors, confrontant les opinions de chacun. Tous attachés à leur valeur, à leur envie, à l’intérêt de leur peuple, ils étaient prêts à défendre chèrement leur royaume. La conversation s’éternisa sur l’ensemble de la nuit et ce ne fut qu’à l’aube qu’un consensus fut trouvé. Epuisé par les pourparlers qu’ils avaient entretenus toute la nuit, les dirigeants s’éclipsèrent, rejoignant leurs peuples respectifs. Tous avaient à la main un parchemin, signe de l’accord qu’ils avaient passé.